Olivier Gaillard « J’avais peur d’être déçu avec tout ce que j’avais entendu mais c’était juste extraordinaire »

Olivier Gaillard « J’avais peur d’être déçu avec tout ce que j’avais entendu mais c’était juste extraordinaire »

L'athlète et entraîneur de l’AS Caluire avait choisi à l’approche de ses 40 ans et pour son 9° sur la distance de courir le mythique Marathon de New York.

Olivier, l’année sportive 2021 s’était conclue par ta participation au marathon de Valence mais un virus contracté la semaine précédente ne t’avait pas permis d’atteindre ton objectif ( – 2 h 30). Tu avais décidé de lancer ta saison 2022 par des cross puis un marathon au printemps.

Quelles épreuves disputées et quel en est le bilan ?

 » J’ai fait une saison de cross un peu raccourcie cause COVID : 6° des championnats Auvergne Rhône-Alpes puis 30°  des championnats de France masters aux Mureaux en mars.

Seulement deux petits cross donc, mais des résultats pour moi satisfaisants ! J’ai ensuite réalisé 1 h 10’19 au semi-marathon de Feurs, mais le marathon de Vienne ne s’est pas passé comme prévu, dans un très mauvais jour j’ai mis le clignotant au 25° km.

Avec du recul je pense que j’étais rincé par l’enchaînement prépa Valence automnale – saison hivernale, je suis arrivé à Vienne en ayant plus beaucoup d’essence dans le moteur…  »

Ensuite le moment fort annoncé était donc le marathon de New York, un mois avant tes 40 ans :

Pourquoi celui-ci, l’as-tu déjà disputé, combien de marathons courus dans ta carrière ?

 » NY était pour moi un RDV manqué puisque j’étais présent en 2012 pour le courir, mais il avait été annulé moins de 48 h avant la course (tempête Sandy). L’approche de mes 40 ans (en décembre) me semblait la bonne occasion pour remettre ça sur ce marathon mythique, pour mon 9° marathon.

Au-delà du sportif, il s’agissait surtout d’un projet familial de 10 jours sur place avec ma compagne et nos 2 enfants pour visiter cette ville extra-ordinaire. Nous avons préparé ce voyage pendant 2 ans » .

Comment et depuis quand l’as-tu préparé ?

 » Je l’ai préparé de manière assez classique, sur 10 semaines, en intégrant un peu plus de dénivelé et travail de côtes compte tenu du parcours réputé difficile. J’ai réalisé trois compétitions durant la prépa, le tour du lac de Paladru fin Août, les 10 km de Mâcon (31’48) le 18 septembre et les 20 km de Paris le 9 octobre (1 h 05’03) » .


Ton objectif et dans quel état mental et physique as-tu pris le départ ?

 » Mon objectif était de me préparer le mieux possible, pour le vivre et profiter au maximum de cette expérience hors normes. Pour une fois j’étais détaché de tout objectif chronométrique, et je ne comptais surtout pas partir en visant moins de 2 h 30 : NY est réputé pour être un parcours très difficile et où il ne vaut mieux pas viser un chrono record.

Je confirme,  je n’ai pas été déçu par la complexité du parcours ! Mais l’envie était énorme au moment de prendre l’avion  » .

Comment s’est passé cette course ?

 » J’avais peur d’être déçu avec tout ce que j’avais entendu sur NY. Mais c’était juste extraordinaire !
L’organisation en grand à l’Américaine, la mise en scène au départ (hymne américain, puis « New York » de Sinatra, le départ au coup de canon, les hélicoptères). Les premiers km (montants) sur un Verrazano bridge silencieux, puis la ferveur et le public ENORME en arrivant dans Brooklyn.

Certains parlent de 5 millions de personnes dans les rues tout au long du parcours, nous avons été encouragés comme jamais avec du bruit et des ambiances différentes en passant d’un quartier à l’autre (Staten Island, Brooklyn, Queen, Bronx, Manhattan). Juste hors norme !

Le parcours comme annoncé, je l’ai trouvé vraiment difficile avec des alternances sans cesse de faux plats, et de longues montées sur les ponts notamment. Les 6 derniers km pour arriver à Central Park sont les plus difficiles. Pour gérer mon effort au mieux, j’ai surveillé mon cardio tout au long du parcours sans regarder les allures. Cela m’a permis de profiter au maximum de l’ambiance.

Ce souvenir restera un vrai moment marquant de mon histoire personnelle de coureur à pied.

Niveau chiffres : je l’ai terminé à la 148° place / 47.700 en 2 h 43’26 (6° Français / 2.000 présents cette année) » .


La météo a-t-elle été idéale pour toi ?

 » Nous avons connu l’édition la plus chaude de l’histoire du marathon, la météo n’a été idéale pour personne et beaucoup de coureurs ont connu de belles défaillances dans le second semi (y compris le Brésilien qui était en tête). Il y a eu sur cette édition un record du nombre d’abandons (plus de 7.000).

Alors que la température moyenne à NY se situe autour de 12 degrés, il faisait déjà plus de 23 degrés au départ cette année. Il y a heureusement à NY une logistique énorme avec un ravitaillement à chaque mile (1.600m) qui permettait de s’hydrater régulièrement » .

Comment te sens tu à présent, satisfaction ou déception ?

 » Je suis heureux d’avoir vécu ça, l’euphorie est toujours un peu présente, et j’ai envie d’y retourner un jour !  »

Tu as des anecdotes sur cette course ?

 » Après l’arrivée il y a un long itinéraire à suivre pour sortir de Central Park, j’ai dû mettre 1 h pour en sortir avec les douleurs musculaires et la déshydratation !

Je retiens aussi la manière dont les NYorkais s’approprient leur marathon : tous les marathoniens se baladent avec leur médaille autour du cou l’après-midi ou le lendemain : des inconnus vous félicitent, vous tapent dans la main, ou vous font même des câlins !  »


Et maintenant au programme, récupération bien entendu et ensuite ? 

 » Place maintenant à la saison de cross (masters) jusqu’au championnat de France je l’espère, saison qui devrait s’enchaîner avec les championnats de France de 10 km fin mars, puis un retour sur piste en saison estivale !  »



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