Yves Dugas  » La Saintélyon c’est pour moi un rendez-vous particulier et une course incontournable « 

Yves Dugas  » La Saintélyon c’est pour moi un rendez-vous particulier et une course incontournable « 

Le coureur de l'ASC Balan a disputé ce dernier week-end, à 71 ans, sa 30° Saintélyon ! Témoignage : " ils racontent leur Saintélyon " 12/21.

Petite présentation

« Je suis retraité, je travaillais comme technicien d’essai véhicule autocar/autobus chez Iveco-Bus France, j’ai 71 ans et je réside à Civrieux dans l’Ain ».


Depuis quand pratiquez- vous la course à pied ? d’autres sports avant ?

« Je pratique la course à pied et le vélo depuis 1979, à cette époque je faisais plutôt du vélo et un peu de course à pied l’hiver pour maintenir la forme. Très vite j’ai décidé de faire du vélo le printemps et l’été et de courir l’automne et l’hiver dès que la température ne permettait plus la pratique du vélo dans de bonnes conditions.

Je me suis essayé au triathlon, mais j’ai vite compris que c’était plutôt réservé aux bons nageurs. Et par la suite j’ai complètement abandonné le vélo au profit de la course à pied seulement ».

Licencié en club et depuis quand ?

« Au club de l’ASC Balan depuis 2017 ».

Vos points forts dans cette discipline ?

« Mes points forts : de la régularité à l’entrainement, une bonne endurance à l’effort, une longue expérience de la course à pied et bon mental forgé par les courses longues distances.

Aussi l’alternance régulière d’entrainement et de courses ».


Pourquoi avoir choisi la Saintélyon et l’aviez- vous déjà disputé ?

« J’ai choisi la Saintélyon parce que c’est pour moi un rendez-vous particulier. J’ai fait ma première Saintélyon en marchant en 1978, suite à des collègues cyclistes qui m’en avaient parlé, et avant de me mettre à la course à pied. C’est tout de suite devenu pour moi une course incontournable.

Par la suite je me suis mis à courir pour améliorer mon temps, j’ai donc fait la Saintélyon complète de 1978 à 1989 puis de 2004 à 2022. J’ai mis en veilleuse la compétition entre 1992 et 2002 pour m’occuper de ma famille.

Avec cette édition 2022 j’ai donc fait 30 fois la Saintélyon ».

Principales courses déjà au compteur ?

« Pour cette année 2022 j’ai déjà fait les courses suivantes :

  • Semi-marathons de St Priest et de Feurs
  • Marathon d’Annecy
  • Championnat de France de 24 h à Brive la Gaillarde
    Trans’jutrail (22 km) aux Rousses
  • Championnat Europe Master Trail à La Féclaz
  • Trail de La Cley du Cœur (22 km) à Lagnieu
  • Trail de la Cotière (12 km) à Beynost
  • La Backyard Chartreuse à St Laurent du Pont (12 heures) ».

Comment et depuis quand avez-vous préparé cette épreuve ?

« J’ai commencé l’entrainement à partir de début juin en enchainant quelques trails court, avec la Trans’jutrail (22 km), le trail de La Féclaz (37 km), le trail de Lagnieu (22 km), puis un entrainement spécifique pour la Backyard Chartreuse de 70 km, suivi de la course un mois plus tard où j’ai réalisé 12 heures et 80 km.

J’ai conservé en même temps et autant que possible 3 à 4 entrainements par semaines, avec les séances de VMA et de seuil du club de Balan » .


Quel était votre objectif au départ ?

« L’objectif était d’améliorer mon temps de l’année dernière de 13 h, passer à 12 h 30, et ma place au classement par catégorie passer de 4° à 3° ».

Comment s’est passée la course ?

« Après une longue attente au départ, nous pouvons enfin partir. Entrainé par mes copains de club et par le flot des coureurs, je suis parti un peu vite. La sortie de St Etienne est assez roulante, bien éclairée et sur de la route. Après 3 km arrive la première côte et j’applique ma stratégie de course, sur le plat et les descentes je cours tant que je peux, dans les côtes je marche, pas trop de pluie pour le moment.

Au 5° km arrive une descente, je reprends la course, et j’enchaine alternativement course et marche, j’en profite pour allumer ma lampe, car la route n’est plus éclairée.
Au bout d’une dizaine de km nous attaquons les premiers chemins, et là ce n’est pas une surprise nous sommes dans la boue. Les km défilent et c’est une alternance de chemin toujours boueux et de route. Enfin le premier ravitaillement (17 km parcourus), je regarde mon chrono 2 h 13mn, ce temps est correct le ravitaillement est accessible, tout va bien. Je repars par moment je retrouve mes copains qui n’ont pas le même rythme que moi, dans les côtes ils vont plus vite et dans les descentes c’est moi qui vais plus vite. La pluie aussi nous accompagne, mais elle n’est pas trop violente. Les côtes et les descentes s’enchainent et j’arrive à Ste Catherine c’est le 2° ravitaillement, j’ai passé les 4 h 30 de course, et mes copains ont pris le large, ils vont plus vite que moi. Après un bon ravitaillement je repars et j’ai un peu froid, la pluie nous accompagne, mais toujours légère.

Après quelques kilomètres j’atteins la fameuse côte de La Croix Rampeau, une côte assez longue, très pentue et évidemment vu le temps pluvieux, très boueuse. Après une longue descente j’arrive au ravitaillement de St Genou, (44 km de course), j’ai passé la moitié du parcours. La fatigue commence à se faire sentir, et ma lampe elle aussi, elle se met en mode secours, ce qui se traduit par un léger clignotement toutes les minutes. Par précaution j’ai pris une deuxième lampe, mais comme je commence à voir les premières lueurs du jour je ne m’arrête pas pour en changer. Le plus gros du dénivelé est fait, mais il reste encore pas mal de km.

Une heure plus tard je sors de la partie boisée et le jour est maintenant complètement levé, il reste encore 5 km en campagne avant de rejoindre le ravitaillement de Soucieu-en-Jarrest. Je passe ce ravitaillement, et ma course avance bien, il ne reste que 23 km. Pas de difficulté majeure jusqu’à Chaponost, dernier ravitaillement avant l’arrivée, sauf une mauvaise surprise car pendant environ 1km c’est un aller et retour et je côtoie les concurrents qui sortent du ravitaillement, enfin l’arrivée n’est plus très loin.

Mais la fin de course n’est pas facile, il y a la montée des aqueducs de Beaunant, le passage dans un parc d’accrobranche, et encore quelques montées avant de redescendre sur la Halle Tony Garnier. La fatigue est de plus en plus présente, mais je me motive pour augmenter les temps de course par rapport à la marche, je vois le chrono défiler, et les 13 heures de course se rapprochent et je voudrais arriver avant, car c’est mon temps de l’année dernière.

J’arrive sur le plat, et d’un dernier effort je finis tout en courant les 1,5 km qui restent et c’est le bonheur de l’arrivée : 12 h 53 mn, j’ai pu arriver avant les 13 h et je suis 3° de ma catégorie (M7-M8 H) ».


Comment vous-sentez à présent, satisfaction ou déception ?

« Sur le coup un peu mitigé, j’ai réalisé 50 % de mon objectif, la 3° place de ma catégorie, mais je ne suis pas descendu au-dessous de 12 h 30 mn, mais après quelques jours de recul, très satisfait compte tenu que je n’ai pas fait une préparation très spécifique pour cette course ».

Au programme, récupération et ensuite dans l’agenda sportif ?

« Au programme pour moi en 2023 : le semi-marathon de Bourg-en-Bresse et le marathon de Paris ».

Et pour conclure des souvenirs ou anecdotes sur la course à pied ?

« Bon souvenir : ma première place, dans ma catégorie, au championnat de France de 24 h en 2021.

Une anecdote sur la Saintélyon : en 1982 j’ai fini la course en slip, ayant déchiré mon pantalon de survêtement accroché à des barbelés, heureusement je suis arrivé vers 6 h du matin, donc peu de personnes pour me voir dans cette tenue ».



 

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