Michaël Blanc « superbe ambiance régnant le long de la course en milieu de nuit, dans des endroits isolés »

Michaël Blanc « superbe ambiance régnant le long de la course en milieu de nuit, dans des endroits isolés »

Le traileur isérois était de retour sur l'épreuve après des participations en 2017 et 2018, sur deux formats différents. Témoignage : " ils racontent leur Saintélyon " 19/21.

Petite présentation :

« Je suis formateur en gestion financière pour le compte d’étudiants en écoles supérieures de commerce. J’ai 38 ans et vis à Saint-Just Chaleyssin (Isère, proche de Saint-Priest) ».

Depuis quand pratiquez-vous la course à pied ? d’autres sports avant ?

« J’ai le souvenir d’avoir toujours couru depuis mon début d’adolescence, au départ plus de simples footings, puis une pause sportive pendant mes études, et une reprise du sport (au départ foot uniquement) à l’âge de 24 ans, avant de franchement me mettre à la course à pied en 2014 (course sur route au départ, avec des 10 Km, des semi-marathons, le marathon de Lyon en 2016, puis la bascule au trail depuis 6 ans) ».

Etes-vous licencié en club et depuis quand ?

« Je ne suis pas licencié dans un club de course à pied, que je pratique soit seul, soit avec des amis de manière plus épisodique.

Je suis cependant licencié dans des clubs de foot loisir depuis 14 ans ».


Pourquoi avoir choisi cette course ? aviez-vous déjà disputé une des épreuves de la Saintélyon ?

« Cette course réunit plein de choses : un véritable défi contre les conditions climatiques (froid, neige ou pluie, boue, nuit), un historique qui parle pour elle (trail le plus ancien de France), un côté régional reliant 2 grandes villes que je connais bien, une organisation certes victime de son succès mais aussi particulièrement bien rodée.

J’ai déjà couru la SaintExpress en 2017 (44 Km) avec une grande quantité de neige à l’époque (ballet des frontales qui était magique) ainsi que la SaintéLyon en 2018 (81 Km, édition collector) qui fut très pluvieuse et où j’ai eu très froid (humidité dure à gérer) ».

Aviez- vous auparavant couru sur cette distance (pour le 78 km) ? et où ?

« Je n’ai aucune autre expérience de course aussi longue hormis la SaintéLyon 2018 évoquée précédemment ».

Comment et depuis quand avez-vous préparé cette épreuve ?

« Après un rythme de course mis en partie entre parenthèse en 2020 et 2021 (Covid, changements de vie professionnelle), j’ai repris les trails en compétition en 2022 (10 Km des Cabornis en Mars, 16 Km du Lac de Paladru en Avril, 19 Km de Lhuis en Mai, 26 Km des Passerelles de Monteynard et 22 Km de l’Etendard en Juillet).

J’ai donc retrouvé un rythme d’entrainement et de courses dès le printemps, avant d’entamer une préparation plus spécifique à la SaintéLyon en Septembre, malheureusement avortée par une blessure intercostale en Octobre (non prise de départ du 34 Km du Grand Trail du Lac d’Aix-les-Bains), et un regain d’entrainements en Novembre ».

Vos points forts dans cette discipline ?

« Je pense avoir un gros mental et une grande résilience en course à pied. Je prend les difficultés rencontrées (gestion des efforts, des éventuelles douleurs, de son alimentation en course) comme des stades de courses à savoir passer.

Je suis plutôt bon dans les montées où j’ai pour habitude de gagner des places en courses, mais ma technique de descente est encore à travailler ».

Quel était votre objectif au départ (temps défini ou simplement terminer ?)

« Mon objectif n°1 était de finir la course tout en tendant vers un temps de 10 h (même objectif qu’en 2018) ».

Dans quel état mental et physique avez-vous pris le départ ?

« Un peu stressé le jour de la course, j’ai réussi à faire le vide dans ma tête dans les toutes dernières heures précédant le départ. Mentalement parlant, j’étais donc au top de ma forme. Sur l’aspect physique des choses, j’étais aussi très bien entraîné, simplement avec une crainte portant sur une douleur sous le talon droit que je trainais depuis 2 semaines ».

Comment s’est passé cette course ?

« Jusqu’au 32° Km, ma course s’est parfaitement passé, la forme et le mental étant parfaitement là ! J’ai soudainement eu une crampe intense au mollet droit au 32° Km que j’ai conservé jusqu’au 40° Km, là où elle s’est nettement estompée. Un peu de fatigue a commencé à se faire ressentir lors de cette mauvaise phase, que j’ai habilement réussi à faire passer, notamment grâce au ravito de soupe salée au 45° Km. Les crampes sont cependant revenues dans les 2 mollets dès le 50° Km et ne m’ont pas quitté jusqu’à l’arrivée.

J’ai du alors gérer mes efforts différemment (course en descente et sur le plat, marche dans quasi toutes les montées) et ai perdu pas mal de temps et de places, tout en serrant les dents pour voir la ligne d’arrivée. Des envies d’abandon m’ont traversées l’esprit que j’ai vite décidé de balayer en voyant parfois l’état d’autres traileurs pas mieux en forme que moi ».

La météo a-t-elle été idéale pour vous ?

« Pour une fois, j’ai trouvé la météo plutôt clémente (températures pas trop froides, un peu de pluie mais pas trop non plus), mais les sentiers étant cependant quasi impraticables (énormément de boue, notamment dû au passage de beaucoup de traileurs). On était parfois contents de retrouver le goudron en course ».


Comment vous sentez vous à présent, satisfaction ou déception ?

« Après 2 jours de fatigue notable et beaucoup de douleurs liées à mes crampes aux mollets, j’ai très bien récupéré. J’ai pris le temps de réfléchir à l’origine de mes crampes, qui pour moi n’ont rien à voir avec une mauvaise hydratation, mais plutôt au fait de compenser ma gène sous le pied droit par des efforts dans les mollets. Tout cela combiné à courir dans une boue très épaisse n’a clairement pas arranger les choses ».

Au programme, récupération et ensuite dans votre agenda sportif de fin 2022 et début 2023 ?

« J’ai prévu 10 jours de récupération sans aucun sport, 1 seule séance de course à pied avec un ami de reprise, puis 1 semaine de ski tranquille en famille. La reprise réelle de la course ne se fera que début janvier avec un premier objectif en tête : Trail du Grésivaudan fin février (30 Km / 1.500m D+).

Pas d’agenda sportif en tête précis pour 2023, mais le but est certainement de se refaire un grand trail annuel (jusqu’à 100 Km de distance potentielle) après un enchainement de plusieurs trails préparatoires. Mes idées : la 6.000D à La Plagne, Grand Trail du Saint-Jacques, Trail du Bélier à La Clusaz…

Pas d’inscription à la SaintéLyon en 2023 (mais je la referai un jour, c’est garanti !), quoi que sur le format 44 Km avec un ami, c’est une option ».


Et pour conclure, une ou deux anecdotes ?

« Une anecdote de ravitaillement : je me suis trempé les gants à St-Christo en Jarez (17° Km) en voulant remplir mes flasques d’eau à l’une des grandes bonbonnes à disposition des traileurs et j’ai eu froid aux doigts pendant 1 h environ (geste à effectuer sans les gants la prochaine fois).

Le dernier point que je souhaite partager n’est pas une anecdote, mais la superbe ambiance régnant tout le long de la course, parfois en plein milieu de la nuit et dans des lieux très isolés. Les supporters étaient nombreux sur le parcours, avec beaucoup d’animation de leur part, ce qui nous a donné beaucoup de courage à nous traileurs dans cette merveilleuse aventure ! »


>> Classements complets sur : https://saintelyon.livetrail.net

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