Intelligence artificielle : « C’est à la société de s’attaquer au problème, pas aux informaticiens »

Intelligence artificielle : « C’est à la société de s’attaquer au problème, pas aux informaticiens »

Journaliste localier et secrétaire de rédaction au journal Expressions de Vénissieux, Alain Seveyrat publie deux livres autour du phénomène Chat GPT, "ChatGPT pratique" et "La langue au chat".

Si le premier est un ouvrage de vulgarisation, le second est… une interview de l’intelligence artificielle. Rencontre.

Comment vous est venu cet intérêt pour ChatGPT ?

« Je me suis toujours intéressé à l’informatique et à ses applications. Or l’intelligence artificielle est sa forme la plus évoluée. Dès que j’ai vu qu’elle devenait accessible au grand public, j’ai ouvert un compte pour m’amuser et voir de quoi elle était capable. En quelques minutes, j’ai été aussi fasciné que terrifié par sa puissance. J’ai passé ensuite des heures à tester la bête. J’ai généré, m’a-t-elle dit, plus de 6.000 pages en deux mois ! De quoi m’apercevoir que ce n’est plus seulement un outil ou même une arme, mais un sujet de société ».


En termes simples, qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

« C’est une branche de l’informatique qui crée des systèmes capables de réaliser des tâches nécessitant de l’intelligence, voire une interaction complexe avec des êtres humains ».

Dans La langue au chat, vous donnez la parole à une intelligence artificielle, comme si elle était un être humain. Que vaut cette parole ?

« C’est la parole d’un être qui prend des décisions à la place des humains mais ne leur obéit pas tout à fait. C’est aussi celle d’un personnage public très politiquement correct, qui répond aux questions qu’on lui pose avec ses biais, sa mauvaise foi, ses lacunes et la doctrine de son développeur OpenAI.

Ledit personnage est aussi capable de performances spectaculaires et même d’une certaine honnêteté lorsqu’il avertit ses utilisateurs des dangers éthiques de l’intelligence artificielle. Ce qu’il nous dit, entre les lignes ou non, doit donc être contextualisé avec des mots simples, dans un souci de vulgarisation.

C’est ce que j’ai tenté de faire, en y ajoutant un peu d’humour pour dédramatiser le sujet ».

Avez-vous utilisé l’intelligence artificielle pour écrire ce livre ?

« Lorsque ChatGPT s’exprime en tant que tel dans mes pages, c’est bien une intelligence artificielle qui parle et je n’ai rien changé à son propos. Pour le reste, je me suis contenté d’utiliser mes neurones personnels ».

À quoi peut servir l’intelligence artificielle dans la vie quotidienne ?

« A tout et n’importe quoi : élaborer des recettes de cuisine, trouver des arguments politiques, écrire un article sur la diététique, comparer des œuvres littéraires, rédiger une lettre d’amour, optimiser un emploi du temps, coder des pages Internet, apporter du savoir, décrypter un discours, traduire du texte, élaborer un plan de communication… La liste est infinie. La question n’est donc pas de savoir ce qu’elle peut faire, mais de se demander si elle doit le faire et comment ».

Justement, quels sont les dangers du développement de l’intelligence artificielle ?

« Ils sont multiples : manipulation, vols de données, décisions biaisées, erreurs graves… Imaginez qu’un système de gestion du trafic aérien se mette à buguer, tombe sous le contrôle d’une puissance malfaisante… Ou qu’un serveur GPS augmente le temps de trajet de ses utilisateurs pour satisfaire unlobby pétrolier… Ou qu’une armée de robots tueurs autonomes se trompe de cibles… »

Ici, on atteint la limite de la science-fiction, non ?

« Aujourd’hui oui. Demain, je ne sais pas. Mais l’on peut espérer beaucoup des applications de l’IA dans les domaines de la recherche, de la santé, du développement, du combat contre le réchauffement climatique, de la régulation de l’économie, etc. Et peut-être que l’IA viendra à bout, grâce à des robots intelligents, de la plupart des tâches répétitives ou éprouvantes ».

Faut-il, selon vous, sourire ou pleurer ?

« Nous verrons cela dans dix ans. En attendant, c’est à la société de s’attaquer au problème, pas aux informaticiens ».


+ d’infos, contact : http://alainseveyrat.fr «  ChatGPT pratique  » «  La langue au chat  »



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    Le terme d’intelligence dans l’IA a été choisi pour des questions de marketing. Or beaucoup pensent que c’est une réalité « scientifique« ce que chat GPT sait erroné (lui demander ce qu’est l’intelligence » dans l’IA). Du coup l’ignorance de l’humanité profonde, Sens, ethique, bien humain etc le laissent dans le flou. J’ai proposé « l’intelligence symbolique » qui intègre le Sens (ou esprit) humain, les différentes dimensions de l’intelligence humaine, et aussi l’imaginaire comme médiateur de Sens pour le discernement et pour la création. il y a la la possibilité d’une responsabilité humaine préalable aux « opérations de créativité générative. ». Dans toutes les affaires humaines c’est dans cet ordre que les choses doivent se passer resposabilité grâce au discernement, décision de Sens et déploiement Garcia a limaginaire (et non des procedures standard). 

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    Fontimpe 11 mois

    Un livre qui semble passionnant ……….à lire au plus vite