Sara Marcelin « Au fur et à mesure le contact avec les chevaux s’est imposé naturellement »

Sara Marcelin « Au fur et à mesure le contact avec les chevaux s’est imposé naturellement »

Cette vétérinaire exclusivement équin exerçant depuis 2015, cavalière et propriétaire de chevaux, intervient notamment depuis 3 ans sur les deux hippodromes lyonnais.

Présentation sommaire

» J’ai 34 ans, je suis originaire d’Aix-en-Provence, et résidant à Villefranche-sur-Saône.

Vétérinaire exclusivement équin exerçant en libéral : je ne fais que de la pratique ambulatoire, je me déplace chez les particuliers et professionnels avec mon véhicule équipé mais ne possède pas de clinique «.

Votre formation scolaire et pro ?

» J’ai fait un bac S général à Aix-en-Provence, puis trois années de classes préparatoires à Marseille (j’ai passé deux fois le concours véto), et enfin j’ai fait 5 ans à l’école vétérinaire de Lyon (dont la dernière année en Erasmus au Canada à Montréal).

Ensuite j’ai intégré une clinique équine privée dans le sud de la France pendant 3 ans, où j’ai d’abord effectué une année d’internat (année de spécialisation) et où je suis restée me former ensuite pendant 2 ans. Puis j’ai rencontré mon mari et l’ai rejoint à Lyon ou je me suis lancée à mon compte «.


Depuis quand exercez-vous la profession de vétérinaire ? c’était un rêve d’enfant ?

» J’exerce donc depuis 2015, mais à mon compte donc en solo depuis 2018. Ce n’était pas vraiment un rêve d’enfant, mais étant bonne à l’école j’ai pu choisir de m’orienter vers les études vétérinaires.

Entrée à l’école vétérinaire, j’étais ouverte à soigner tous types d’animaux. Puis au fur et à mesure des stages et des années d’école, le contact avec les chevaux s’est imposé naturellement (étant cavalière et propriétaire de chevaux depuis toute petite) «.

Vous travaillez à l’hippodrome de Bron-Parilly, en quoi consiste votre métier sur le site ?

» Je travaille sur les hippodromes de Lyon depuis maintenant 3 ans, dans le cadre d’une collaboration entre les hippodromes de Lyon et l’école nationale vétérinaire de Lyon.

Notre mission sur site consiste à effectuer les contrôles d’identité des chevaux présents sur l’hippodrome avant les courses, et de contrôler que la vaccination des chevaux soit parfaitement conforme avant qu’ils courent.

Nous assurons aussi tous les soins vétérinaires nécessaires pendant les courses et assurons les urgences sur place (chutes, blessures, perfusions, etc). Enfin, notre mission consiste à contrôler les chevaux à l’arrivée des courses afin de confirmer leur bonne identité et de permettre une validation de l’arrivée.

En revanche, nous ne prenons absolument pas part au contrôle anti dopage, cette mission étant réservée au vétérinaire du salivarium, dont nous sommes complètement indépendants «.

Vous oeuvrez avant les séances d’entrainement et lors des courses ? Qu’est-ce qui vous plait le plus dans cette activité ?

» J’ai la chance d’avoir pu cette année participer aussi au partenariat entre le centre d’entrainement de Chazey sur Ain et l’Ecole Vétérinaire de Lyon : par conséquent je vois aussi les chevaux à l’entrainement, et je les retrouve pour beaucoup sur les courses lors des diverses réunions de l’année à la Soie et à Parilly.
Les chevaux de course sont de véritables athlètes (pur sang et trotteurs) et, contrairement aux préjugés que beaucoup peuvent avoir, ils sont entrainés et soignés comme tel : c’est très intéressant de voir la façon dont travaillent les entraineurs pour emmener leurs chevaux au plus haut niveau en prenant en compte les qualités et défauts de chacun.

Etant cavalière d’obstacle et de complet, je prends donc part à un tout autre univers et c’est un milieu incroyablement enrichissant ! Etre vétérinaire sur les courses et sur le centre d’entrainement permet de contribuer, en collaboration avec les propriétaires et les entraîneurs, aux bons soins et à la performance de ces athlètes qui sont vraiment différent des chevaux de sport.

Nous avons la chance d’avoir une équipe extraordinaire sur les hippodromes de Lyon, du directeur de l’hippodrome jusqu’aux collaborateurs qui assurent tout le fonctionnement des courses le jour J, en passant bien sur par le régisseur de piste qui nous a rejoint il y a deux ans et qui a fait un travail extraordinaire pour garantir des pistes de qualité pour les chevaux.

En travaillant tous ensemble, en échangeant nos expériences au sein de nos différents métiers, nous pouvons faire évoluer les pistes et les conditions de course et nous avons pu notamment faire considérablement baisser le taux d’accidents les jours de course !

C’est donc je pense ce travail commun, ces divers échanges, que ce soit avec les professionnels qui entourent directement les chevaux, ou les professionnels sur l’hippodrome en lui même qui me plaisent le plus : un réel travail d’équipe dans un but commun : le bien être des chevaux allié à la performance sportive ! «


Montez-vous également à cheval ? Vos projets et ambitions dans votre profession ?

» Je monte à cheval depuis toute petite, plutôt en tant que cavalière d’obstacle, et j’ai fait quelques concours complets. Je suis propriétaire de 3 chevaux, dont un avec lequel je tourne régulièrement en compétition, et un jeune cheval en cours de débourrage.

Dans ma profession, je n’ai pas de hautes ambitions: je veux rester proche de ma clientèle et n’ai pas de « grands » projets particuliers. J’adore le contact et les relations que je créée avec mes clients (autant les propriétaires que les chevaux).

Evidemment soigner des chevaux « célèbres » est toujours valorisant, mais n’importe quel cheval a de la valeur à mes yeux, alors mon activité actuelle me satisfait entièrement, et j’espère continuer a avoir une clientèle aussi chouette que celle que j’ai actuellement !

Si tout va bien, le partenariat avec les hippodromes devrait se prolonger pour encore de nombreuses années et je l’espère vraiment car c’est super de travailler avec une équipe comme celle des Hippodromes de Lyon.

Je n’ai pas encore passé le cap d’investir moi même dans un cheval de course, mais je crains que la tentation ne devienne de plus en plus grande en les côtoyant régulièrement, et il se peut qu’un jour je tombe moi aussi sous le charme d’un trotteur ou d’un pur sang ! «


Et pour conclure ?

» Je souhaiterai vraiment souligner la qualité des hippodromes lyonnais et de l’équipe : tous les acteurs de l’hippodrome sont investis à 100 % dans le bien être équin, il y a beaucoup de projets autour de cette valeur, et énormément de travail en « coulisses » sur le terrain !

Nous avons deux hippodromes de très belle qualité et si je ne me trompe pas, la PSF de la Soie a même été référencée comme une des pistes (voir LA piste) les plus sûres de France cette année.

C’est très important de travailler avec des acteurs qui luttent sans arrêt pour le bien être des chevaux de course, et qui oeuvrent quotidiennement pour améliorer les conditions de courses et pour redorer l’image des courses. Il y a beaucoup de préjugés à propos des courses hippiques et pourtant … que c’est beau de belles courses de trot ou de galop au soleil sur les pistes de Lyon !

Alors j’encourage vraiment le public à venir aux hippodromes, et à dépasser les préjugés pour venir découvrir ce milieu très intéressant par eux mêmes ! Ils ne seront pas déçus de leur journée à l’hippodrome j’en suis sûre ! «


Photos >> Jean-Marie Bazin


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