Clément Breysse « On doit donner le rythme de la compétition, expliquer, décrypter pour les spectateurs »

Clément Breysse « On doit donner le rythme de la compétition, expliquer, décrypter pour les spectateurs »

L'animateur commentateur qui exerce principalement dans l’athlétisme a été désigné par la Fédération Internationale pour assurer les annonces du Stade de France aux JO 2024.

Petite présentation

» 40 ans, marié papa d’un petit garçon, né à Villeurbanne, a grandi à Vienne, installé dans le 3e arrondissement de Lyon. Je suis responsable administratif d’un ensemble scolaire ».

Votre parcours pro et éventuellement associatif ?

» Licence AES à Lyon, passage par la presse écrite avant de rejoindre un ensemble scolaire. En parallèle investissement dans le monde sportif. Et plus particulièrement l’athlétisme, d’abord par le milieu scolaire puis en club. Petit athlète, puis entraineur, avant de prendre un micro ».


Un mot sur votre activité d’animateur d’évènements sportifs, comment a-t-elle débutée et à quoi correspond-elle ?

» Animateur commentateur est un rôle officiel sur un événement sportif. Je l’exerce depuis presque 25 ans principalement dans l’athlétisme stade ou hors stade.

J’ai débuté sur des compétitions scolaires UGSEL (enseignement libre) où un enseignement de sports m’a proposé de le faire puis de le refaire. De fil en aiguille je me suis retrouvé à animer les championnats de France scolaires à Dreux où j’ai eu la chance de rencontrer Jean et Marie-Claire Bruck. Ces derniers m’ont mis en lien avec Philippe Chaput responsable du groupe d’animation de la Fédération Française d’Athlétisme (F.F.A.). Ensuite les choses sont allées très vite. Je me suis retrouvé à animer des championnats de France jeunes puis assez rapidement des championnats élites.

Un animateur commentateur doit donner le rythme de la compétition, expliquer et décrypter pour les spectateurs et tenter de partager des émotions.

Depuis 3/4 ans je suis également l’un des commentateurs d’Athé TV, la chaine de la F.F.A. C’est un exercice différent que d’animer un stade car on doit contextualiser à des téléspectateurs qui ne sont pas dans le stade et qui parfois ne passent que quelques minutes sur le direct. Un exercice différent mais très riche.

Aujourd’hui pour réussir on a la chance d’avoir la confiance de la Fédération qui a construit un groupe d’animation complet avec des animateurs, des DJ, des coordinateurs, des statisticiens. La bonne entente dans cette équipe permet aussi de faire des belles animations ».


Quels grands évènements avez-vous déjà couvert ?

» Chaque événement est important à son échelle et doit donc être préparé avec sérieux. J’aime citer cette phrase de Philippe Chaput le responsable du groupe d’animation « qu’il y ait 10 ou 10.000 spectateurs tu dois animer avec la même envie ».

J’ai eu la chance de commenter les championnats d’Europe par équipes à Lille, les championnats du monde de para athlétisme, des meetings internationaux, des championnats de France…».


Quelques anecdotes et moments forts vécus ?

» Chaque événement donne lieu à des moments forts, c’est la richesse d’une animation. Les records battus sont des moments rares et donc émouvants. A Pierre-Bénite quand Salim Sdiri bat le record de France de la longueur, je suis tout jeune, c’est fort. Quelques temps après à Aubière, Teddy Tamgho bat le record du monde du triple saut… on réalise qu’on est privilégié de vivre ça aux premières loges.

Dernièrement il y a eu l’incroyable soirée de Diamond League de Paris avec trois records du monde devant 20.000 spectateurs. C’était assez unique.

En sortant des records il y a l’incident technique qui peut arriver comme au Décanation à Angers où avec Philippe Chaput on se retrouve à meubler 20 minutes face caméra sur l’écran géant car il y avait un orage monstrueux et qu’il ne se passait rien.

Il y a aussi ce souvenir de travail d’équipe aux championnats d’Europe par équipes où j’ai la mauvaise start-list et c’est le coordinateur qui me dicte les noms dans mon oreillette. Là on fait confiance, on répète et après on dit merci beaucoup !  Ce jour-là il y avait 8.000 personnes dans le stade ».

Vos projets d’ici la fin d’année ?

» L’animation n’est pas mon métier. C’est une passion. Mais elle doit s’équilibrer avec mon métier mais aussi et surtout avec ma vie de famille.

Il y aura quelques courses ou événements plus le tournoi international de rugby fauteuil à Paris. Le Handisport reste un monde incroyable de valeurs et d’émotion ».


Vous venez d’être élu pour être la voix française au SDF pour les JO de Paris 2024, en quoi cela consistera ?

» Je n’ai pas été élu mais désigné par la fédération internationale lors du congrès qui a lieu en marge des championnats du monde à Budapest. Nous sommes 4 annonceurs : 2 Français (Hélène Richter qui a déjà fait Tokyo et moi), 2 anglophones (1 Jamaïcain  et un Britannique).

Nous aurons la responsabilité d’assurer toutes les annonces dans le stade de France, de la présentation des athlètes, aux résultants en passant par l’animation des épreuves.

Il faudra donner les clés de lecture aux spectateurs d’un immense spectacle avec plein d’épreuves en simultané. On doit expliquer, mais en même temps partager des émotions et rendre l’expérience spectateurs inoubliable. C’est un vrai travail d’équipe. Des annonceurs mais aussi de tous ceux qui aident et travaillent dans l’ombre. Les speakers sont la partie visible mais il y a un DJ, des statisticiens, des floor manager, des coordinateurs…. ».


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