Cécile Prével « cette nuit là j’ai été au bout de ces 78 km mais surtout été au bout de moi même «

Cécile Prével « cette nuit là j’ai été au bout de ces 78 km mais surtout été au bout de moi même «

La triathlète de l'ASVEL avait pris le départ de la 68° Saintélyon avec l'objectif prioritaire de finir la course. Témoignage : " ils racontent leur Saintélyon " 8/15.

Retrouvez l’article de présentation de Cécile Prével


Comment s’est passée la course ?

« J’ai pris le départ de la Saintélyon 2022 à 23 h 56, j’ai couru ces 78,5 km / 2.300m D+ pendant 12 h 46 mais j’ai surtout :

  • appris, indépendamment de ma volonté, à courir dans la boue et des heures sous la pluie
  • découvert ma capacité à faire pipi n’importe où et surement à la vue de centaines de personnes
  • découvert pour la première fois le bouillon de soupe au ravito et j’ai adoré ça au point d’être triste quand il y en avait pas
  • eu des crampes d’estomac dès le 19° km puis des crampes dans le bas du ventre et bas du dos tellement douloureuses que j’ai songé à m’arrêter au pied d’un arbre dans la boue, la nuit et sous la pluie avec ma couverture de survie en me disant au km 44 je vais devoir abandonner, j’ai fait abstraction des douleurs qui ont fini par s’estomper et j’ai décidé que j’irai au bout quoi qu’il arrive, la nuit m’a semblé interminable au point de penser que le jour ne se lèverai jamais,
  • eu des regains d’énergie qui m’ont donné envie de danser, j’ai assisté à des belles glissades et chutes dans la boue dont la mienne, le lever du jour a été un petit bonheur, j’avais les jambes et les articulations si raides que courir n’était devenu que douleur
  • beaucoup marché, j’ai maudit les 13 derniers km et ses 300 m de D+ sur bitume jonchés de grosses montées et d’escaliers,
  • retenu à partir du km 70 une vague d’émotions et mes larmes au point d’en avoir mal à la poitrine tellement j’étais submergée mais je me suis dit « Cécile c’est pas fini faut que tu restes concentrée », les 3 derniers km ont été les plus longs, arrivée sur le pont encouragée par des inconnus j’ai pas pu retenir quelques larmes, arrivée dans la Halle Tony Garnier j’ai entendue et vue Camille, j’ai pleurée jusqu’à la ligne d’arrivée avant de fondre en larme dans les bras d’Alex.

Cette nuit là

  • je n’ai jamais reçu autant de soutiens et d’amour, des messages de copines, de ma soeur, de mon coach, et ceux d’Alex et sa présence sur 3 ravitos. Ca a été une force inestimable, alors merci infiniment à eux et à mon copain, c’était ma course mais je n’étais pas seule.
  • j’ai été au bout de ces 78 km, mais j’ai surtout été au bout de moi même. Je n’étais pas venue chercher la performance, une inflammation au genou présente depuis la fin de l’été est venue chambouler le début de la prépa, j’ai vécu des semaines compliquées, de douleurs, d’incompréhension, de doutes, de frustration, des semaines sans courir, à un mois de la course je ne savais toujours pas si je prendrai le départ et puis on a adapté la prépa avec le coach, 3/4 semaines intenses où je me suis entraînée dur, j’ai randonné et couru environ 300 km sur le mois de novembre.

Et j’ai pris le départ déterminée en sachant ce que je venais chercher, pas le chrono, nan, mais l’arrivée, et au delà de finir cette course, ce que je voulais par dessus-tout c’était la vivre, et je crois que j’ai trouvé ce que j’étais venu chercher, puiser au fond de moi, avancer au mental quand t’as plus de force dans les jambes, que tu n’as pas dormi depuis 24 h et que tu cours depuis 10 h.

J’ai vécu des passages sombres mais je me suis relevée et révélée, j’ai vécu cette course avec les tripes, je suis venue chercher les émotions et je les aient trouvées, elles sont encore là, si fortes que parler de cette nuit me fait encore vibrer et pleurer.

Il s’est passé quelque chose cette nuit là que je ne suis pas prête d’oublier. « Ce qui compte c’est pas l’arrivée c’est la quête » (Orelsan). J’ai fait un petit pas dans un monde à part, un premier petit pas et surement pas le dernier, et j’ai découvert une partie de moi que je ne soupçonnais pas ».


Au programme, récupération et ensuite dans l’agenda sportif ?

« Pour 2023 : mon prochain objectif, faire un joli temps pour mon premier Marathon à Paris le 2 avril et sûrement d’autres courses comme la SaintéLyon ! »




 

CATEGORIES
TAGS
Share This

COMMENTS

Wordpress (0)