Christophe Coulomb « Le Bikingman Corse me faisait de l’œil depuis un certain temps »
Le spécialiste villeurbannais de l'ultra-cyclisme s'était lancé un nouveau défi en participant à la 6° édition, de cette épreuve disputée du 29 Mai au 3 Juin.
Depuis ta participation mi-février au Gravelman Marrakech, quel a été ton programme d’entrainement et de compétitions ?
» Depuis le Gravelman Marrakech, j’ai poursuivi mon plan entraînement orienté endurance ponctué de belles sessions longues distances.
Notamment lors d’un week-end organisé par Poco Loco de Brive à Toulouse soit 335 km, 4.000d+ environ et également des sorties de 245 km, 3.000 d+ à 345 km 6.000 d+ de Villeurbanne jusqu’au Grand Colombier dans l’Ain en passant par le massif des Bauges «.
Tu viens de disputer le Bikingman Corse, pourquoi cette course, la connaissais tu ? ses spécificités ?
» Le Bikingman Corse me faisait de l’œil depuis un certain temps avec beaucoup de retours positifs de copains et autres participants l’ayant fait. C’était aussi l’occasion particulière de former un duo avec mon ami Thomas.
Le Bikingman Corse c’est 1.000 km pour 1.8000 d+ sur un parcours de moyenne montagne, faisant la part belle aux petites routes peu empruntées traversant campagne et villages Corse authentiques. Un mélange terre mer constant offrant de superbes vues et ambiances «.
Quels étaient tes objectifs au départ de l’épreuve ?
» Mon objectif était tout d’abord d’arriver à créer un véritable duo avec mon ami Thomas. C’est à dire de réussir à composer avec nos forces et faiblesses pour en tirer le meilleur parti.
Et bien sûr pourquoi pas jouer le classement si la symbiose opère «.
Comment s’est- elle passée ? et au niveau météo ?
» Ma participation a été chamboulée avant même d’avoir commencé la course. Mon ami Thomas a perdu son papa le lundi de la semaine précédente du jour du départ. Cette nouvelle fut compliquée à appréhender. Je me suis retrouvé atteint moralement et désorienté quant à la nature de ma participation.
Le week-end précédent le départ est l’occasion de retrouver tout les membres de l’organisation Bikingman que j’affectionne et des copains avec qui je passe de bons moments.
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Le départ est donné le lundi à 5 h du matin. La météo est favorable. Le ciel est gris mais la température est bonne. Je me fixe l’objectif de parcourir les 400 premiers kilomètres qui nous séparent du CP1. Je sais que cette portion est la plus ardue du parcours puisqu’il me faudra gravir un cumul de 8.000 d+.
Je retrouve en chemin mon ami Julien rencontré sur Bikingman France. Ce sera de nouveau l’opportunité de vivre de beaux moments de partage.
Le CP1 à Porto-Vecchio est atteint à 2 h 50 du matin, au bout de 21 h 51 de roulage. Après une courte pause pour me restaurer, je poursuis ma route.
La nuit, la vigilance est mise car des cochons sauvages sont régulièrement présents sur la route.
Ma première pause se fera au bout d’environ 27 h pour une micro sieste de 15 minutes sur une place de village après avoir fait une pause café et viennoiseries.
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Cette seconde journée se fait plus chaude et ensoleillée mais des orages sont localement présents. L’objectif est maintenant de rallier le CP2 à Porto. Sur cette nouvelle portion le parcours se fait moins relevé en dénivelé.
La traversée de la campagne corse avec vue sur mer est un spectacle permanent.
Proche du CP2, Julien qui semble un peu plus à la peine que la normale depuis un moment, me fait part de sa douleur aigüe au genou.
Je sens qu’il n’est vraiment pas bien. Nous nous arrêtons dans une pharmacie pour tenter de trouver une solution qui puisse lui permettre de poursuivre l’aventure. Malgré plusieurs essais rien n’y fait. L’inflammation s’est installée et ne parait plus pouvoir être atténuée.
Le moment est difficile à vivre je vois la détresse et la déception dans le regard de Julien. Nous repartons mais quelques centaines de mètres plus loin la sentence tombe. Julien est à l’arrêt sur le bord de la route. L’émotion est intense dans ce moment difficile qu’est celui de l’abandon.
Reprendre la route est difficile mentalement.
L’arrivée au CP2 se fait après avoir pu à assister au spectacle à couper le souffle du coucher de soleil sur les calanques de Piana.
Je retrouve l’équipe du Bikingman toujours pleine d’attention pour les coureurs, me restaure et prend 1 heure de pause avant d’attaquer la seconde nuit de la course.
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C’est parti pour la nuit, je roule assez prudemment en descente, avec le cumul de la fatigue ajouté à la présence de cochons sauvages sur la route.
Autour de 3 heures du matin un bel orage se présente face à moi. Je décide alors de le traverser, ce qui me vaudra de finir transi par l’humidité ambiante et c’est là que j’apprécie ma petite doudoune qui me permet de bien vivre ce genre de situation. Le soleil se lève et me sort de ma torpeur nocturne. Je remonte en direction du cap Corse et décide de ne pas perdre de temps.
Toutes les ascensions se feront dorénavant en appuyant lourdement sur les pédales. Quant aux arrêts ils seront quasi inexistants au profit de l’avancement. Les sensations sont bonnes ce qui me permet d’employer toutes mes forces jusqu’à l’arrivée au bout de 58 h 11 à la 12° place du classement.
Une très belle aventure que je dédie tout particulièrement à Thomas et à Julien «.
Qu’as-tu prévu pour la phase de récupération ?
» J’ai pris le temps de me détendre en Corse durant les 3 jours suivants l’épreuve. Puis de me ressourcer en famille en diminuant la charge d’entraînement «.
Et maintenant qu’est-ce qui figure dans ton agenda sportif des prochains mois ?
» J’ai volontairement moins chargé mon agenda sportif cette année pour améliorer l’équilibre sport / vie de famille et ne pas trop avoir de charge mentale.
Donc pas de programme sportif particulier pour les mois à venir, je laisse l’envie faire son chemin. Je devrais participer au Bikingman X au Maroc qui a lieu en octobre «.
