Teddy Coutant « 100 km, une distance assez mythique à mes yeux et à Millau la plus symbolique en France »

Teddy Coutant « 100 km, une distance assez mythique à mes yeux et à Millau la plus symbolique en France »

Le coureur à pied décinois membre du team Terre de running de retour sur l'épreuve 7 ans après, a réalisé fin septembre, un bel exploit et atteint un de ses objectifs de Top 10 !

Petite présentation :

» 40 ans, je vis sur Décines et je travaille en 3×8 à EDF où je suis conducteur de réacteur nucléaire à la centrale du Bugey ».


Ton année sportive 2022 t’avais permis de connaitre une belle progression, comment as-tu abordé 2023 et quel a été ton programme depuis janvier ?

» Je voulais vraiment sortir du trail où je m’éclate moins que sur route, et donc réaliser un beau marathon avant l’été pour ensuite profiter de cette préparation pour amener du volume en vue de faire les 100 km de Millau. Malheureusement, la date du marathon du Futuroscope n’était plus compatible avec mon emploi du temps personnel et je n’ai malheureusement pas réussi à trouver un marathon du fait de mes contraintes (pas trop loin, un week-end où je ne travaille pas et avant l’été).

Je n’ai donc pas fait de préparation marathon pour cette période, et j’en ai profité pour avancer dans les travaux de ma maison ».


Tu as décidé de disputer à nouveau les 100 km de Millau (après 2016 en mode découverte) , pourquoi ce retour et qu’est- ce qui te plait dans cette course ?

» Lorsque j’ai fait l’édition de 2016, c’est un pote qui me l’a fait découvrir, je n’avais pas l’expérience du long mis à part 2 marathons, et c’était donc avec la casquette prudente que j’avais pris part à l’évènement. Le chrono de l’époque (9 h 53 et 41° place) était satisfaisant pour une première approche mais je savais très bien que j’y reviendrais car le chrono pouvait être largement amélioré selon mon ressenti.

Le fait de revenir sur cette course, avec de l’expérience en plus, me permettait de voir ma progression sur ce type d’épreuve êt surtout me dépasser a nouveau. Ce que j’aime dans cette course, c’est que le 100 km est une distance assez mythique à mes yeux (après le marathon bien sûr), et celui de Millau est le plus symbolique pour moi en France ! »

Comment l’as-tu préparé et depuis quand ?

» Malgré ma non préparation marathon avant l’été, j’ai quand même couru en essayant de faire un minimum de volume avant l’été (60 – 70 km par semaine avec une séance type marathon par semaine), donc j’ai pu couper mi-juillet et attaquer ma préparation Millau à partir de la dernière semaine de juillet.

J’ai donc ajouté du volume hebdomadaire jusqu’à courir entre 120 et 140 km pendant 4 semaines de suite jusqu’à 2 semaines de la course. J’ai fait une séance longue type marathon, une séance allure 100 km (de 35 à 60km sur la plus longue) et des footings à différentes allures pour compléter chaque semaine ».

Ton objectif et état de forme sur la ligne de départ ?

» L’objectif était de faire entre 8h et 8 h 30 et de viser le top 10. Côté forme, la mini préparation que j’ai faite s’est bien déroulée, pas de bobos a part sur une cheville mais que mon osteo a soigné 10 jours avant la course. J’ai bien coupé et réduit le volume kilométrique 10 jours avant, pour faire du jus, j’ai enchainé quelques bains froids et aucune alerte à déclarer, bref je me sentais prêt ! »


Comment s’est passée la course ?

» Arrivés la veille avec mon suiveur Brice, nous avions un logement dans Millau pour éviter de prendre la voiture le matin de la course, j’ai passé une bonne nuit. Nous avions prévu d’arriver 10 mn avant le départ sur la ligne de départ pour éviter de piétiner trop longtemps et économiser du jus. Nous nous sommes dirigés vers le départ et sommes tombés dans une belle parade d’avant course avec fanfare (je n’avais pas de souvenir de cette parade sur l’édition 2016) ».

Ce fut vraiment un chouette moment, plus de 1.400 coureurs (environ 1.100 sur le 100 km et 300 sur le marathon) marchant au son de la fanfare sur un km environ dans le centre de la ville devant les badauds admiratifs, le kiff pour la motivation !

» Le départ est donné à 10 h, il fait frais et nous sommes que des coureurs, les suiveurs en vélo sont parqués 7 km plus loin pour éviter les chutes ou les embouteillages. Il doit faire 16 degrés, température idéale pour courir mais je sais que ça ne durera pas puisqu’ils annoncent 26-27°C pour le plus chaud de l’après midi

Je me sens vraiment bien, je pars vers la 20° place, tous coureurs confondus, et nous arrivons au village où nous attendent les suiveurs, ils sont tous alignés sur plus d’un km, à droite et à gauche de la route, l’ambiance est géniale, tout le monde nous encourage et nous félicite !!

Je récupère Brice et c’est parti, je suis bien, je profite de l’ombre quand il y en a, je m’hydrate bien et je prends un gel ou une compote tous les 10 km environ, je remonte petit à petit des concurrents, souvent ce sont des marathoniens et parfois des centbornards. Je double la première féminine vers le 30° km et je poursuis ma route vers Millau pour boucler le marathon, l’allure est un peu meilleure que prévue, je suis à 4 mn 25/km (pour 4 mn 30/km prévu), mais les sensations sont bonnes alors je reste ainsi, pour un passage au marathon en 3 h 09 environ.

Le passage au marathon se fait à côté de la ligne d’arrivée sur un aller-retour de plus de 2 km et permet de voir où sont placés les concurrents les plus proches, surtout que les marathoniens ne sont plus sur le parcours dorénavant… Je suis 8° et je vois qu’il y a 4-5 coureurs à moins de 2 km devant... Il est plus de 13 h, la température commence à monter tranquillement, la fatigue à arriver et le dénivelé va rapidement pointer le bout de son nez. Première difficulté, vers le 48° km pour monter la côte sous le viaduc, environ 200 de d+ sur 3km, je suis bien, je monte à bon rythme, peut-être sûrement trop rapide, je rattrape 3 concurrents et pointe désormais à la 5° place.

Le chemin se poursuit vers Saint-Affrique, descente puis 2° difficulté, environ 350 de d+ sur 5-6 km, là je ne monte plus à la même allure, je suis même dans le dur, je me mets à marcher (à contre cœur…). Je me refais doubler par la première féminine (que je ne redoublerais plus, impressionante, bravo à elle !) et par 2 autres concurrents, le moral est un peu en berne mais je ne veux pas lâcher alors je recours quand je peux. Le ravito au sommet me réconforte et je peux me remettre à courir, le rythme n’est plus aussi beau mais je me mets en économie d’énergie avec l’objectif de finir quand même !!! La descente jusqu’à Saint-Affrique est la plus longue mais une fois en bas, elle sonne avec retour et dernière ligne droite vers l’arrivée (une ligne droite de 29 km quand même LOL).

Je peine de plus en plus, je traine de plus en plus aux ravitos et je consomme de plus en plus de coca ou autres boissons sucrées, c’est pas bon signe, je savais que j’aurais de plus en plus a serrer les dents, surtout que puisque je viens de descendre la plus longue descente, fatalement je devais la remonter… 450 m de D+ sur un peu plus de 6 km, avec plus de 70 km dans les jambes, j’ai dû débrancher un peu le cerveau… mais, j’ai mis un pied devant l’autre, mécaniquement, à un petit rythme mais tout en courant. La suite n’a été que de résistance mentale pour ne pas craquer, les km sont de plus en plus longs, les arrêts aux ravitos également.. certains concurrents me doublent dans les descentes mais je limite la casse en courant, même à petit rythme.. la dernière côte arrive, j’arrive à la montée au trot, mais les 7 derniers km seront très longs, je sais que je n’arriverai pas à faire moins de 8 h 30 mais qu’importe, la place dans le top 10 semble être acquise si je ne m’arrête pas, je donne donc tous ce que j’ai, le retour dans Millau est salvateur grâce à tous les spectateurs qui ne sont pas avares d’encouragements, merci à eux !

La ligne d’arrivée apparaît, on me dit 8ème, contrat à moitié rempli, mais très content pour autant ! »


Au final, satisfaction ou déception ?

» Au final très content, mais je sens que je serais capable de faire mieux.. alors qui sait, peut être qu’un jour je reviendrais chercher encore mieux… ».

Une petite anecdote sur ces 100 bornes ?

» Une petite anecdote d’après course, je savais que le corps puisait loin dans les ressources physiologiques mais j’ai quand même testé de me peser une fois rentré sur Décines, résultat -3,7 kg par rapport à mon poids de forme.. sachant que je suis arrivé un peu au dessus de mon poids de forme avant la course et que j’ai pas mal bu après la course, j’estime que j’ai dû perdre environ 6 kg sur la course… que je n’ai pas repris tout de suite car comme souvent après des courses longues, je ne peux rien manger avant 24 h, puisque mon palais me brûle énormément… je n’ai pas encore réussi à identifier la cause (boisson, respiration… ) ».


Et maintenant dans ton agenda sportif d’ici la fin d’année ?

» Comme tu peux l’imaginer, il n’y aura pas de gros objectifs en cette fin d’année 2023, le corps aura besoin de se régénérer avant de repartir sur un vrai objectif, mais je ferais certainement quelques courses locales, histoire de montrer le maillot TDR ».


Son temps : 8 h 39’38

Son classement : 8° sur 1094 partants

Classements complets : https://100kmdemillau.com/suivre/resultats/


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