Emma Delannoy « Faire la Sainté quand on est lyonnaise et qu’on aime le trail, c’est un passage obligé ! »
La toute jeune athlète licenciée à l'ASUL Bron et qui se consacre à présent au trail, s'est lancée le défi de courir sur le format original de l'épreuve, et ceci en moins de 10 heures.
Petite présentation
» J’ai 23 ans, je suis Brondillante depuis 5 ans et actuellement étudiante en médecine à la Faculté de Lyon « .
Votre parcours sportif depuis l’enfance ?
» Dans mon enfance, j’ai eu la chance de pratiquer différents sports, notamment de la danse et de l’athlétisme à Carcassonne, avant d’y mettre un terme pour me consacrer totalement au concours de première année de médecine.
J’ai repris progressivement la course à pied, au début, plus comme un échappatoire pour me vider la tête entre deux cours et puis plus sérieusement avec notre entraineur Javier Perez depuis deux ans à l’ASUL Bron « .
Petit bilan sportif de cette année 2023 ?
» Pour progresser en vitesse, j’ai commencé l’année par le championnat de cross-country, avant de me consacrer au trail.
A partir de Mars, j’ai participé à différents trails dans la région mais également dans mes terres Cathares dans l’optique de participer à la SaintéLyon en fin d’année « .
Et pour la conclure, la Saintélyon (78 km), pourquoi cette course ?
» Pour moi faire la Sainté’ quand on est lyonnaise et qu’on aime le trail c’est un passage obligé ! J’étais persuadée que j’allais la faire un jour mais je voulais attendre d’être plus disponible et m’entrainer pour me lancer dans un tel défi !
Sur le papier elle ne me faisait pas du tout rêver, carrément aux antipodes de ce que j’affectionne dans le trail : les paysages montagneux, le fait d’être seule dans la nature, les sentiers escarpés bien loin du goudron citadin.
Mais finalement par son aspect singulier, son héritage historique et par la ferveur qu’elle attise, elle m’a conquise « .
Première participation à une des courses de la Saintélyon ?
» C’était ma première participation, je voulais absolument participer à la fête cette année mais pas sur un format autre que l’originel « .
Vos objectifs pour cette course, préparée depuis quand ?
» Je me suis lancée début Septembre dans la préparation sans réelle ambition autre que celle de terminer pas trop « abîmée » physiquement. Puis finalement quand il a fallu planifier ma course j’ai calculé des temps de passages réalisables en moins de 10 heures.
Au début, je n’ai pas du tout respecté ces temps car galvanisée par le départ je suis partie évidemment trop vite ce qui m’a valu un coup de moins bien en milieu de course qui m’a malgré moi remis dans les temps initialement prévus « .
Votre état de forme sur la ligne de départ ?
» Sur la ligne de départ j’étais stressée mais du « bon » stress, le stress serein : celui de la veille d’un examen bien préparé et non celui de la révision de dernière minute.
Je m’élance donc galvanisée par l’énergie de l’instant, consciente que c’est une situation que j’ai choisi de mon plein gré et que je n’ai plus qu’à assumer « .
Comment s’est passée la course ? et la météo ?
» La course s’est globalement bien passée, la météo étant très fraiche, les -13 °C au mercure m’ont inquiétée, n’ayant jamais couru dans de telles conditions je partais dans l’inconnue avec comme seul repère une sortie sous -2°C que j’avais effectué la semaine passée.
J’ai essayé d’écouter les conseils des vétérans de la Saintélyon mais j’ai surtout investi dans du matériel de qualité, qui à mon sens est le remède essentiel pour affronter le froid.
Comme de nombreux coureurs mes flasques d’eau ont gelé j’étais donc dans l’impossibilité de boire entre les ravitaillements ce qui m’a handicapé.
L’autre aspect compliqué de la météo c’était le verglas, ce qui m’a valu de nombreuses glissades folkloriques, et un petit shoot d’adrénaline me permettant de me maintenir éveillée « .
Satisfaction ou déception ?
» Je suis très satisfaite de cette course, tout d’abord parce que j’ai tenu mon objectif en finissant en 9 h 53 mais aussi parce que j ’ai vécu une aventure enrichissante à tout point de vue, physiquement et mentalement j’ai pu me pousser dans mes retranchements.
Mais ce que j’ai apprécié le plus c’était de partager ce moment avec mes proches qui m’ont suivi de loin et de près durant la course. Mes parents sont montés de Carcassonne pour m’encourager ce qu’y a été une réelle source de motivation « .
Une ou deux anecdotes sur cette course ?
» J’ai eu quelques fous rires étouffés pendant la course, le parcours était verglacé sur de nombreuses parties et notamment une descente entre Sainte-Catherine et le camp de St Genou. J’étais avec une dizaine de coureurs face à la descente mais personne n’osait se lancer.
Finalement le plus intrépide d’entre nous s’élança, et chuta à la première foulée, le deuxième s’avança pour l’aider et chuta également, le troisième s’élança et vous connaissez la suite… finalement un des coureurs eu l’idée lumineuse de rester assis et de descendre sur les fesses nous voilà donc moi et mes compagnons de galères fesses à terre convertis en lugeurs de l’extrême.
Deuxième anecdote, je portais une casquette jaune pour que mes proches me reconnaissent sur le parcours, or de nombreuses personnes suivaient des coureurs sur différents points et m’ont reconnu sur le parcours grâce à cette casquette, ils m’ont surnommé « le petit poussin ».
Ensuite récupération et après dans l’agenda sportif de 2024 ?
» En 2024, j’ai plusieurs courses en visu, j’ai adoré cet effort long je souhaite donc reprendre un dossard sur un format similaire, l’ultra marin en Bretagne me fait de l’œil.
Et dans un autre registre pourquoi pas m’aligner sur un 10 « kilomètres route » dans la région pour me tester sur la distance.
Mais l’objectif principal et pas des moindres, reste de réussir mes examens à la fin de l’année « .
Et pour conclure ?
» Encore un grand merci à tous mes proches et amis qui m’ont suivi le long du parcours et sur leur téléphone. Je remercie également les bénévoles sans qui cet événement ne pourrait avoir lieu « .
