Julien Passelaigue « En 2023, nous avons privilégié les objectifs routes et pistes pour regagner en vitesse »
Le coureur polyvalent tassilunois, récent vainqueur du semi-marathon de la Foulée Vénissiane revient sur une année qui l'a vu battre ses records persos sur trois distances.
Petite présentation
» J’habite actuellement Tassin-La-Demi-Lune et je viens de fêter mes 31 printemps, il n’y a pas longtemps. Je suis gestionnaire RH pour la Métropole de Lyon « .
Présentation sommaire de votre passé sportif, niveau et palmarès ?
» J’ai débuté la course et le trail il y a maintenant 7 ans, je viens du vélo de route et après une lassitude on m’a fait connaître le trail.
Au départ je ne connaissais rien au monde du trail et j’étais curieux. Je me suis très vite pris au jeu avec la participation de quelques courses lyonnaises où je faisais des classements honorables.
Très vite mon côté impétueux est ressorti quand on m’a sorti sous forme de blague « tu nous fais quand ton premier ultra ? ». Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais pour un premier 100 km après 3 mois de course à pied. J’ai très vite pris le virus de la course et chaque semaine je courais de plus en plus.
Sur les deux premières années j’ai effectué un grand nombre de courses, mais je me rappellerai très longtemps de celle de l’UT4M avec ces 169 km et 12.000 D+.
Cette course a été un déclic pour ma part, je me suis rendu compte que la course n’était pas qu’un hobby mais bien une passion.
Je suis passé par tous les états durant cette course, et j’ai connu mes premiers doutes sportifs.
On dit que le monde de l’ultra est un monde où tu te bats contre toi-même, un monde de solitude. Durant cette course je me suis tordu les deux chevilles à 5 km d’intervalle au 80° km.
Comment vous dire que vous passez par tous les états de doute et le mental à intérêt d’être fort, je finis en 53 heures il me semble «
Vos points forts ? coaché par qui ?
» Je suis un coureur polyvalent aussi à l’aise sur route que sur trail du 10 km au 50 km trail avec un gros D+. Ma seule limite est la technicité du terrain qui me freinera malheureusement.
Suite à cette course j’ai pris au sérieux la course et décidé de prendre un coach sportif et intégrer le club d’athlétisme de Tassin pour reprendre les bases, pour éviter les blessures que je trainais continuellement avec les erreurs de débutants que je faisais.
Les premières années ont été difficiles pour moi, car je n’avais aucune rigueur et gestion de la charge d’entraînement hebdomadaire donné par mon coach Emmanuel Meyssat. J’ai pu lui en faire voir de toutes les couleurs malheureusement pour lui…
J’avais une hygiène alimentaire catastrophique, je partais avec des bonbons dans les poches pendant les séances de pistes.
Il a suivi une longue, très longue traversée du désert … pendant près de 4 ans j’ai eu de gros problèmes de chevilles, impossible d’enchaîner plus de 3 mois sans me refaire la cheville. La dernière en date, il me fallut 2 ans pour me remettre d’une rupture complète des ligaments « .
Comment s’est passée cette année ? son bilan ?
» En mai 2023 j’ai pu reprendre les entraînements et la route avec l’aide du nouvel entraineur du club Fabien Russier.
En 2023 nous avons privilégié les objectifs routes et pistes pour regagner en vitesse. J’ai pu battre mes records sur 3.000 m (8 :52), 10 km (31 :27) et semi (1 :07 :40) sur ce court laps de temps « .
Une ou deux petites anecdotes ?
» Des anecdotes j’en aurais tellement à sortir, tellement mes journées sont des running gags.
1) En juillet je fais le semi-marathon du Ventoux en 1 h 38 (21.6 km / 1.700 D).
Je me déplace bien souvent en vélo sur les lieux de course. Après avoir fait une très jolie 3° place, je reprends mon vélo pour retrouver mon train à l’Isle-sur-Sorgues à une trentaine de km de la gare SNCF.
J’arrive 1 h avant mon train, sauf qu’au moment de le prendre, je me trompe de train et pars en direction de Marseille en sens inverse.
Heureusement que je m’en rends compte très rapidement de ma bêtise. Je descends à la gare suivante, le problème étant que ma correspondance à Avignon était dans 32 minutes et qu’il y a 35 km qui me sépare de la gare TGV …
Il s’ensuit une course contre la montre à vive allure pour arriver à l’heure. J’allume le GPS de mon téléphone pour me guider, je ne me pose pas de question et suis la trace.
Sauf qu’un moment je me rend compte qu’il y a de plus de plus de voiture qui allaient vite. Je Check rapidement le GPS et me rend compte que je me trouvais depuis 10 km sur une nationale …
Je trouve un chemin à mi-chemin entre un champ et une forêt pour couper au plus court. J’arrive avec 1 minute d’avance pour récupérer mon train plein de terre et de sueur …
2) Dernière anecdote 2023, au mois d’août je souhaite partir aux Arcs pour m’entrainer et prendre un bol d’air frais avec cette canicule.
Quelques jours avant je prends des billets de train pour me rendre aux Arcs la station de ski.
Le jour J, je monte dans le train et je devais initialement mettre 3 h, sauf qu’un imprévu est venu toquer à ma porte…
Au bout de 2 h je check mon téléphone avec Mappy pour savoir où sommes-nous. Je me rends compte que nous sommes à côté de Nice.
Je check les billets et c’était bien écrit les Arcs, donc arrivé sur place je me rends aux guichets pour avoir une explication. On m’indique que la SNCF n’avait pas compris la demande, comme il y a deux gares qui s’appellent pareilles, l’une dans le Mercantour et l’autre dans les Alpes.
Me revoilà reparti pour Lyon, mais en chemin le train passe à Marseille… Un trajet qui devait prendre 3 h, il m’aura pris 12 h pour arriver à bon port …
Dans une même journée j’ai visité 4 villes et faisant plus de 1.500 km « .
Quel est votre programme de l’an prochain ?
» En 2024, je veux reprendre une saison plus classique trail avec comme objectif les France de trail (court), la Maxi Race (44 km) et pourquoi ne pas faire un marathon en fin d’année pour aller chercher un chrono sous les 2 h 20 ? «
Mais avant tout reprendre du plaisir sur les chemins et partager des moments avec les copains « .
Prochain bilan >> Sylvain Bertholey / Trail
