Sophie Martin  » la saison 2022 était toute écrite mais deux contretemps m’ont poussé à réorienter la suite « 

Sophie Martin  » la saison 2022 était toute écrite mais deux contretemps m’ont poussé à réorienter la suite « 

La traileuse brondillante revient sur une année sportive perturbée et aborde la suivante qui sera en priorité dépendante de sa reconversion professionnelle.

Petite présentation

« J’ai 37 ans et je suis Brondillante depuis 3 ans » .

Club sportif, toujours membre de l’AFA Feyzin ?

« Je n’ai pas pris de licence FFA à l’AFA Feyzin puisque je m’oriente de plus en plus vers les trails et ultra-trails. L’AFA Feyzin restera mon club de cœur et je le recommande vivement pour tous ceux qui veulent essayer la piste, la course sur route et l’athlétisme en général.

Je suis désormais membre d’une association les TOR (Tête d’Or Runners) où j’ai la chance de côtoyer des traileurs de très haut niveau. (Équipe de France ) ».


Quel était ton objectif en démarrant l’année 2022 et ton programme de courses ?

« Pour moi la saison 2022 était toute écrite. Dès le 24 octobre 2021, arrivée de la Diagonale, je n’avais qu’un objectif pour 2022 revenir sur l’île intense pour revivre cette expérience unique, et si possible améliorer la place ».

Bilan des différentes courses disputées

« Les courses de préparations s’articulaient autour du Grand Raid.

J’ai repris au mois de Mars au Ceven Trail sur 60 km / 2.000 D+ où je termine 3° féminine.

Ensuite sur l’invitation de mon ami Philippe Edhouarne « équipe team Bretagne » j’ai gagné le Bretagne Ultra trail (BUT) après une course bien palpitante et de nombreux chassés croisés avec Anne-Lise Lequere.

Après quelques jours de repos j’ai remis un dossard au mois de mai à l’Ultra Boucle de la Sarra (les 6 h) : 2° féminine et 4° au scratch. Par la suite et malgré une grosse préparation, j’ai dû abandonner à la Montagn’Hard suite à une erreur de parcours.

En parallèle le résultat de mon tirage au sort de la Diagonale ayant été négatif et malgré l’appui de la Team Gaspar je n’ai pas réussi à avoir de dossard.

Ces deux contretemps m’ont poussé à réorienter la suite de ma saison. Je garde de tellement beaux souvenirs de la période mai / juin avec de très nombreuses sorties en montagne que je décide de profiter de ma forme sur un trail National, les Passerelles de Monteynard où je termine 2° féminine et 19° au scratch après 67 km d’effort partagé.

La suite de mon été s’est déroulé à 100 % en montagne : côté course Le Mandala avec le tour du Mont Blanc (1° féminine avec ma copine Cécile Ciman), la Christolaise dans les Écrins (1° féminine), Tétras Lyres dans le Vercors (2° féminine).

Côté plaisir toutes ces courses plus le Tour de la Vanoise en itinérance, Tour de la vallée de Chamonix en bivouac»

Quelles conclusions en ressors tu en cette fin 2022 ? (satisfaction, déception) ?

« Que de souvenirs et de bons moments qui d’ailleurs me font réfléchir quant au futur.

Ce changement de programme m’a aussi permis de pouvoir enfin me préparer et participer à un mythe régional la SaintéLyon. J’ai gentiment été invité par Extra Sport, et ça sera sous les couleurs de mon nouveau sponsor Spode.

Comme tout le monde le sait cette course à mi-chemin entre le trail et la route et à la fois rapide roulante mais souvent dantesque. Je devais m’endurcir et réacquérir de la vitesse.

Une montag’Hard ou un tour du Mont Blanc c’est environ 8.000 m de dénivelé parcouru à 6 km/h de moyenne. Une SaintéLyon 2.000 m de dénivelé parcouru à plus de 10 km/h.

Il fallait donc enchaîner des séances de piste et de vitesse ainsi que quelques courses de préparations plus courtes et plus roulantes : Ultra des Mont du Jura (3° féminine), la Courzapat (1° féminine…).

Trop de course ? Trop de changement entre ces préparations ? Vie personnelle bouleversée, j’y reviendrais ?

J’ai entretenu une douleur depuis plusieurs mois aux ischios jambiers qui m’a complètement empêché de terminer la Sainté-Lyon. Après IRM, radiographie il m’a été diagnostiqué par les médecins une tendinopathie ».

Ton programme sportif pour 2023 est-il déjà établi ?

« Les mois d’hiver vont être axés sur du renforcement musculaire (chez mon partenaire Genae, de la rééducation chez mon kinésithérapeute et du vélo).

En conclusion : que notre France est belle mais aussi qu’est-ce que ça peut être compliqué de mener de front vie personnelle, professionnelle et sportive. J’ai décidé en Juillet de prendre une année de dispo dans mon métier de conductrice de tramway pour entamer une formation en contrat de professionnalisation dans le métier de secrétaire médicale.

J’espère être stabiliser en milieu d’année 2023 ».


Et pour conclure ?

« J’aimerai partager 2 anecdotes : vous l’aurez deviné, les deux se passent en montagne.

La première après une longue journée de marche en redescendant vers Chamonix j’ai eu la chance, pour une fan comme moi de croiser Killian Jornet. Il a interrompu son entraînement pour prendre une photo avec moi et un ami quelques jours avant son UTMB victorieux.

La deuxième lors d’un week-end choc dans le Vercors. (week-end où on accumule beaucoup d’heures d’entraînement pour se préparer à la fatigue d’un ultra-trail). Nous suivions une trace entre le col des Deux Sœurs et la Grande Moucherolle. Le sentier s’est progressivement transformé en escalade très vertigineuse pour un traileur. N’ayant plus la possibilité de faire demi-tour nous avons dû aller au sommet en espérant que la redescente de l’autre côté soit plus facile. Heureusement ce fut le cas, une belle frayeur car là-haut il faisait froid, le téléphone ne passait pas et nous n’avions pas prévu de moyens pour s’assurer (cordes …).

Désormais nous nous méfions de certains commentaires et de certaines traces sur internet et dans tous les cas nous partons avec le matériel approprié.

Comme vous le savez je souhaite réussir ma reconversion professionnelle et aussi stabiliser ma vie personnelle.

Je vous avoue que retourner à l’école est un sacré challenge et que je n’aurais pas d’objectif sportif jusqu’en juin 2023. J’aimerais toutefois participer à l’ultra des Cirques à la Réunion (60 km /5.000D+ fin juin) et surtout partager à deux une des plus dures courses de France l’Echappée Belle entre Grenoble et Chambéry (environ 155 km et 1.1000 D+). Et autour de cela j improviserai !

La nature et la montagne m’ont appris à rester simple, humble et me permette de déconnecter. L’effort, la compétition et le trail me permette de partager ses valeurs et aussi à se découvrir réellement.

Je sais que mes partenaires seront là pour mois en 2023 et je les remercie grandement (Spode magasin trail/running et outdoor, Genae salle de sport et de cours collectifs) ».


Prochain bilan >> Guillaume Debroucker (Atousports / course à pied)


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